Nous sommes
… comme deux enfants pour qui rien n‘est impossible..plus rien d’autre n’existe que cela….Nous ne nous étions pas perdu ,simplement éloignés sur l’immensitude des « espaces-temps ».De toute éternité nous avions ce rendez-vous à cet instant précis…c’est d’une telle évidence :nous éclatons de rire en nous précipitant dans les bras l’un de l’autre….en nous!
Je ne vois que toi ,que nous en Un…C’est doux et fort à la fois . …Tu m’es familier c’est complètement fou…ça existe donc ces états étranges ?
Ton bras autour de mes épaules ma main blottie dans la tienne en disent long sur nos ressentis à Théo et Acanthe…..pas surpris du tout !Face à face tous les quatre nous sommes en union qui tient de la magie . Magie des êtres tissées des mêmes vibratos .Ces moments presque hors du temps vont être notre quotidien à partir de cet instant.
Aux yeux de n’importe qui nous sommes des étrangers…pas pour eux .
« Vous allez si bien ensemble qu’aux premier regard nous avons compris que vous vous retrouviez » m’ont-ils dit…….ensemble car eux aussi sont « synchro ».
Si je te dis que je les enviais ces deux là ,
j’attendais ,je t’attendais et c’est fabuleux !
Descente...
C’est encore la descente…..
Je croyais pourtant être assez forte , mais non .Je laisse les tissus soyeux ,les papiers fragiles , pour m’écrouler en larmes , n’en pouvant plus de chagrin!
Je te vois partout à la limite du supportable dans la frange de lumière franchissant l’embrasure de la porte, furtivement au détour d’une des allées du jardin alors qu’il me semble parvenir à l’apaisement .
La solitude m’aide à faire le point,à me ressourcer .Je ne supporterais pas d’être « envahie » par les visiteurs dont certains sont sincères je le sais , alimenter une conversation,un simple échange m’est impossible pour le moment. J’ai besoin de silence…tu sais ce silence habité par les chants d’oiseaux ,( je commence à les reconnaître un peu) , Les friselis de la brise dans le feuillage argenté des peupliers ,le « froufroutement » de la source sur la mousse et les graviers blanc m’apaisent lorsque les idées folles cavalcadent dans ma tête .A l’abri sous les aubépines j’arrive à faire le vide accompagnée par ce fond mélodieux !
Je laisse l’atelier ouvert aux quatre vent , au soleil ,à la pluie d’été, à la nuit .Parmi les livres que je range ,ton carnet bleu s’en échappe .Je le garde longtemps entre mes mains mais n’ose l’ouvrir….en ses pages tes mots et pensées écrites de ta main me feraient chavirer .Je le pose prés du chevalet…peut être un jour oserais je l’ouvrir .
Danse...
Ce matin , le ciel couleur de perle se pose sur paysage comme une couverture soyeuse .
Je mets un cd sans en regarder le nom,j’ai envie , besoin de musique…
et vais à la cuisine lorsque je t’entends rire ….puis fredonner et dire en t’adressant à moi « quand dis tu ma douce ,ça te vas? » Je me précipite sur le boîtier où tu as écrit « Tu danses, », tandis que tu chantonnes toujours……
Alors ,je revois ce jour plein de soleil…Nous parlons de danse ,pas de celles dites de salon…..assis sur le rebord de la terrasse tu fredonnes cet air en t’accompagnant à la guitare ,moi je fredonne aussi en esquissant un pas puis deux…..tourne virevolte…..prise par ton murmure je me laisse aller suivant ton rythme qui se fait douceur…
A l ’instant présent , pieds nus ,je tourne sur moi-même lentement mes mains s‘envolent en arabesques ,je retrouve les gestes , les pas ,les yeux fermés je danse ,tes bras m‘enveloppent….C’est une danse douce toute en ampleur !Je suis la fleur bercée par la brise….le flux et le reflux de l’océan…..sur ta voix en douce mélopée Nous dansons ! Tu sais comme les alouettes au soleil levant ,comme le vent du soir sur les ramures du jardin …Je retrouve cet enveloppement sensuel où chaque effleurement du bout des doigts est une caresse intime !Nos « auras » se confondent ne font plus qu’une .Nos essences dansent dans l’embrasement subtile de nos sens…sans se toucher ,magie des gestes ,de nos corps qui s ‘épousent dans un enroulement hors normes!
Sans m’en apercevoir j’ai gagné le jardin où entourée de l’éclat mordoré de l’automne Tu me berces au creux de toi dans cette énergie lumineuse .
La terre chaude reçoit l’empreinte de mes pas…je murmure les notes légères de notre chant imprégnées au plus profond de mon être….elles s’épanouissent en gouttes de lumière frissonnantes !Je suis l’arbre et la forêt , la douceur de la nuit ,la puissance du soleil ,la fraîcheur des sources vives….
Lorsque ,lasse je glisse sur le sol ..je m’aperçois que le cd ne tourne plus ,j’ai dansé sur notre musique intérieure….
Etre à toi
Dans le matin laiteux aux premières lueurs du jour ,au cœur du jardin
, j’ose être nue ,dévêtue de ma pudeur comme tu me l’as donnée .
La fraîcheur de l’air sur moi me surprends toujours…
.Allongée dans l’herbe scintillante de rosée,je me laisse allée dans la langueur incertaine de l’aube
.Les doigts fragiles des brins d’herbe me caressent .
La brise qui se lève m’enlace et par-dessus tout ça l’odeur de la terre ,
le parfum de lilas en fleurs…..surtout que l’on ne me dérange pas , je suis si bien !
C’est une façon entre mille autres d’être à toi librement
comme tu me le demandais lorsque tu étais loin de moi….
La belle histoire ,la belle vie que nous avons…je le dis au présent ,
car il est vrai que tout continue en alternance souvent .
Qu’importe , je me « coule » en toi dans cette immensitude où rien n’est impossible.
Nous sommes le vent et les fleurs ,la pluie et l’orage ,la tempête et le soleil levant ,
la nuit et ses mystères…nous en connaissons si bien les harmoniques
que nous avons égrenées si souvent *